Toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant.
(Loi du 11 février 2005, «pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées»)
Le handicap peut être temporaire, pluriel, d’origines très variées ou invisibles
12 millions de français sur 65 millions sont touchés par un handicap. Parmi eux, 80% ont un handicap invisible, 1,5 millions sont atteints d’une déficience visuelle et 850 000 ont une mobilité réduite.
L’INSEE estime que 13,4% ont une déficience motrice, 11,4% sont atteints d’une déficience sensorielle, 9,8% souffrent d’une déficience organique, 6,6% sont atteints une déficience intellectuelle ou mentale, 2 à 3% de la population utilise un fauteuil roulant.
298 361 enfants sont en situation de handicap étaient scolarisés en France à la rentrée 2012, dont 45% en école ordinaire – y compris en classe pour l’inclusion scolaire, 29% en école ordinaire de second degré; 26% en établissements spécialisés – établissements hospitaliers et médico-sociaux.
2,51 millions de personnes bénéficiant d’une reconnaissance administrative de leur handicap (RQTH) sont bénéficiaires de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH).
6%: c'est le chiffre que la loi fixe à tout établissement privé ou public de 20 salariés et plus une obligation d’emploi de travailleurs handicapés à hauteur minimale de 6% de son effectif total. Les employeurs privés et publics peuvent s’acquitter de cette obligation légale d’emploi selon plusieurs modalités. Ils peuvent notamment contribuer indirectement à l’emploi des personnes en situation de handicap, en ayant recours à des prestations fournies par le secteur protégé.
1 022 262 personnes handicapées étaient bénéficiaires, au 31 décembre 2013, de l’allocation adulte handicapé (AAH). Celle-ci est versée sous conditions de ressources aux adultes déclarés en situation de handicap, afin de leur assurer un revenu minimum. La demande doit être adressée auprès d’une Maison départementale de personnes handicapées (MDPH).
8,3 millions: C’est le nombre estimé de proches aidants en France. On estime à 164 milliards d’euros la contribution qu’ils apportent à l’économie française. Par ailleurs, 13% des salariés – et 20% des salariés de plus de 40 ans – s’occupent aujourd’hui d’un proche dépendant.
En 2013, en France, 21 % des personnes handicapées sont au chômage, deux fois plus que la moyenne de la population active.
Est-ce que les handicapés sont des exclus ? Ou pour formuler la question en des termes plus « politiquement corrects » : est-ce que les personnes atteintes d’un handicap font partie de la catégorie des exclus ? La réponse est double : oui et non… L’ambiguïté de la réponse est à la mesure de l’ambiguïté fondamentale de la société à l’égard de la personne handicapée.
D’une part, on assiste depuis quelques décennies à un mouvement incontestable de reconnaissance et d’intégration du handicap. La position anthropologique de la société actuelle reconnaît à la personne handicapée un statut d’égalité et de dignité. Il appartient au principe de la démocratie d’offrir à ceux qui sont démunis les mêmes droits qu’à tous les citoyens et d’assurer la prise en charge de leurs besoins par le jeu de la solidarité sociale. Pourtant tous les chercheurs dans ce domaine s’accordent à constater que la situation concrète perpétue les signes de rejet : insuffisance criante de moyens financiers et persistance de la peur à l’égard de cet autre, qui est une figure exemplaire de l’inquiétante étrangeté. Malgré les discours officiels et les bonnes volontés affichées, celui qui est atteint d’un handicap continue à être expulsé du lien social. Comme le dit Julia Kristeva (2003), « si les rejets pour cause de race, d’origine sociale ou de différence religieuse ont donné lieu à des combats politiques qui, depuis deux siècles au moins, ont pris le relais de la charité et parviennent, vaille que vaille, à rétablir la loi et les droits de l’homme », il n’en va pas de même pour le handicap.
Dans aucun secteur de la vie sociale, il y a un tel décalage entre les théories et les pratiques. Que penser des situations suivantes : on dit aux parents en juin que leur enfant ne pourra revenir en septembre à l’école, car la maîtresse de la classe suivante ne se sent pas prête pour prendre des élèves handicapés… Que veulent dire encore ces situations, où l’enfant est accueilli à la maternelle une heure par jour, ou deux jours par semaine ? Ce sont de fausses intégrations, qui sont en fait des formes d’exclusion
Il n’est pas facile quand on est adolescent de s’accepter tel que l’on est. On préfère être « comme tout le monde ». La différence fait peur, car être différent c’est risquer d’être exclu et d’être sans ami.
Dans la vie il faut se faire à l’idée qu’on sera accepté par certains et rejeté par d’autres. Et c’est encore plus compliqué lorsque l’on est porteur d’un handicap. Il faut pouvoir s’accepter tel que l’on est et être moins touché par le regard des autres. Si on a une estime de soi suffisante, que l’on ne se sent pas inférieur aux autres, les remarques et les attitudes sont moins blessantes.
Pouvoir s’accepter tel que l’on est, c’est le travail de toute une vie et pour tout le monde… Alors imaginez le travail supplémentaire, plus dur, que cela peut représenter parfois pour les personnes porteuses d’un handicap, d’une différence. Parfois, y parvenir tout seul est difficile. Il devient alors nécessaire de se faire aider, de façon plus ou moins ponctuelle, par un professionnel, par exemple un psychologue.
Certaines personnes apprennent à vivre avec leur handicap. Elles « assument » sans complexe et tentent de ne pas trop penser à leurs difficultés. C’est plutôt le regard que leur portent les autres qui peut les déranger, voire les blesser. Ces regards de pitié, de dégoût, de gêne ou de compassion qui viennent quotidiennement rappeler la différence, leur faire violence.
Le mot « handicap » avec tout ce qu’il représente, fait un peu peur : « C’est quoi ce handicap ? », « Pourquoi lui et pas moi ? », « Est-ce que c’est contagieux ? », « Comment fait-il pour vivre avec au jour le jour ? »... Toutes ces questions peuvent vous traverser l’esprit.
A travers ce handicap, on peut se dire qu’il existe une souffrance. On ne sait pas toujours comment gérer la souffrance de l’autre.
On ne sait pas toujours comment « être » face à lui : être gentil et « compatissant », au risque de trop insister sur son handicap et le mettre « à part »… ou bien faire « comme si de rien n’était » au risque de ne pas reconnaître ce qu’il est.
Au-delà du handicap, c’est de la différence dont chacun se méfie. La différence fait peur, parce qu’elle représente ce qu’on ne connaît pas. Notre premier réflexe serait de la rejeter, pour éviter de s’y confronter. Pourquoi sommes nous troublés, touchés ? A quoi cela nous renvoie-t-il ?
Pour que la diversité devienne une force, pour que la complémentarité s’affirme au quotidien, vous trouverez ci-dessous quelques exemples d’aide qu’il est possible d’apporter au quotidien, à un collaborateur handicapé.
Si votre collaborateur est malvoyant ou atteint de cécité …
Si la personne est mobile, et que vous l’accompagnez, pensez à marcher à son rythme,
Présentez-vous, votre interlocuteur ne vous reconnaît pas forcément à la voix,
Offrez votre bras si vous souhaitez l’accompagner à une réunion ou à un déjeuner. Cependant, il peut tout aussi bien soit suivre les contrastes visuels aménagés, soit utiliser sa canne,
Proposez votre aide pour indiquer un siège en prenant et posant la main de votre collaborateur sur le dossier de la chaise. Il saura s’y asseoir seul,
Afin de travailler sans déranger son entourage, il est possible que votre collaborateur utilise des écouteurs reliés à son ordinateur. Signalez-lui votre présence par votre voix,
Préférez la transmission orale d’informations,
Pour les malvoyants, penser à écrire des textes bien éclairés, en gros caractères, qui soient bien contrastés,
Lors du déjeuner indiquez-lui où se trouvent les couverts, les différents ustensiles (carafe d’eau, sel, poivre…) et proposez lui de lui décrire les différents plats,
Si votre collaborateur est sourd ou malentendant …
Appelez votre collaborateur par une légère tape ou signalez-vous de visu, il ne vous entend peut-être pas,
Si son téléphone de bureau n’est pas équipé d’une lumière d’avertissement ou d’un système vidéo, indiquez-lui de décrocher et avertissez son accompagnant pour entamer la conversation,
Lors d’une réunion, ou d’un déjeuner, pensez à parler chacun votre tour, sans monter le ton, afin de permettre la lecture labiale ou le suivi de la conversation à votre collaborateur. Laissez-lui le temps de formuler sa réponse. Préférez le plus souvent un mode de communication écrit ou visuel plutôt qu’oral : le mail, le texto, le fax, la visioconférence, …
Si possible, tentez d’acquérir les gestes les plus usuels de la langue des signes qui faciliteront vos échanges professionnels courants,
Si votre collaborateur est handicapé moteur …
Si la personne est en fauteuil roulant, laissez lui autant que possible la place disponible pour évoluer et ôtez les obstacles éventuels,
Si la personne est mobile, et que vous l’accompagnez, pensez à marcher à son rythme,
Soyez attentif à ce que le matériel professionnel (bureau, téléphone, fax, imprimante, …) lui soit accessible. Pensez à lui proposer votre aide pour lui transmettre les dossiers situés en hauteur,
Si votre interlocuteur est en fauteuil, mettez-vous si possible à sa hauteur pour vous adresser à lui, cela facilitera vos échanges,
Assurez-vous que votre collaborateur puisse avoir accès aux lieux de réunion et de rendez-vous extérieur,
Veillez au poids et à la hauteur des objets que vous lui donnez,
Si votre collaborateur a un handicap mental …
Soyez patient et à l’écoute,
Préférez un mode de communication simple et visuel, par pictogrammes par exemple,
Ne craignez pas le contact tactile, c’est aussi un moyen de communication pour lui.
Si votre collaborateur est atteint d’un handicap psychique…
Rassurez-le par un sourire et soyez avenant,
Soyez patient et à l’écoute, il est possible qu’il mette du temps à ordonner et à formuler ses idées,
Proposez une collaboration sur des activités simples et progressivement complexes,