11 FEVRIER 2012 -
Le mal-logement en 2012
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3,6 millions de personnes sont concernées par le mal-logement en France. 685 000 personnes n’ont pas de domicile personnel, 85 000 vivent dans une habitation de fortune, cabane, camping ou mobil home toute l’année...Beaucoup reste à faire pour que chacun dispose de conditions d’habitat dignes de ce nom.
État des lieux
Beaucoup reste à faire pour que chacun dispose de conditions d’habitat dignes de ce nom comme le rappelle chaque année la Fondation Abbé Pierre dans son rapport annuel sur le mal-logement. 3 651 079 personnes sont non ou très mal logées. 685 116 personnes sont privées de logement personnel et 2 778 000 vivent dans des conditions de logement très difficiles (privation de confort et surpeuplement accentué).
Certes, la misère d’aujourd’hui n’est pas aussi dramatique que celle des années 50. Notre pays s’est enrichi et les conditions de logement se sont heureusement améliorées. Mais les associations d’aide aux plus démunis mettent en évidence les situations dramatiques dans lesquelles vivent des milliers de personnes. Le mal-logement ne se réduit pas pour autant aux situations extrêmes. Une fraction considérable de la population au sein des couches modestes et moyennes (notamment chez les jeunes) loge dans des conditions qui ne répondent pas à ses aspirations : détériorations, mauvaise insonorisation, surface trop faible, quartier dégradé, etc. L’idéal pavillonnaire, rêve de nombreuses familles, est loin d’être la norme en France.
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Évolution de la situation
Le nombre de logements sans confort de base a considérablement diminué ces trente dernières années. Cette évolution résulte à la fois de l’élévation du niveau de vie moyen mais aussi de la part croissante des dépenses que les ménages consacrent pour se loger. Il s’agit de moyennes : cette amélioration est loin d’être aussi nette pour tout le monde, notamment pour les jeunes générations qui subissent de plein fouet les hausses de loyers et la forte montée des prix à l’achat.
Cependant, 354 000 logements, soit 1,3 % du parc immobilier en 2006, contre 15 % en 1984, manquent encore de confort sanitaire (absence d’eau courante, d’installations sanitaires, WC intérieurs..). 1,3 million de personnes vivent encore dans des logements qualifiés de « mauvaise qualité » (électricité déficiente, humidité…) situant la France au 18ème rang européen sur 24. Selon les estimations ministérielles, les risques sanitaires liés à l’habitat indigne concernent environ 611 111 logements dans lesquels vivent un peu plus d’un million de personnes. Les ménages pauvres et modestes (ouvriers, chômeurs, jeunes de moins de 25 ans ou encore les familles monoparentales) sont sur représentés dans ces logements.
D’après une estimation réalisée par l’Insee dans le cadre de la mise en œuvre du Droit au logement opposable (Dalo), 520 000 à 530 000 ménages seraient éligibles aux critères de la loi Dalo, soit parce qu’ils habitent un logement insalubre ou menaçant de tomber en ruine, soit parce qu’ils n’ont pas le confort de base, ou encore qu’ils se retrouvent dans un logement surpeuplé, tout en abritant un enfant mineur ou une personne handicapée. Depuis l’entrée en vigueur de cette loi le 1er janvier 2008, sur 185 648 recours déposés, 143 665 ont été examinés en commission fin 2010 [2]. 22 420 personnes ont pu être relogées soit 39 % des l’ensemble des dossiers déposés dits "prioritaires". Malgré la loi Dalo, 27 500 personnes éligibles à son application restent sans logement.
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La France ne construit pas assez de logements, en particulier dans le secteur social, et la demande ne fait que s’accroître. Certes, le niveau de l’offre locative s’est redressé en 2009 (448 000 logements) mais il reste toujours en deçà de celui de 2000 (480 000 logements). En 2009, seulement 36 % des demandeurs de logement social (hors demandes de mutation) ont pu accéder au parc HLM d’après les données du dispositif du numéro unique départemental.
Les services sociaux et les associations d’aide aux plus démunis mettent en évidence les difficultés grandissantes des ménages les plus modestes pour accéder à un logement ou pour s’y maintenir. 5 154 000 personnes sont en situation de réelle fragilité à court ou moyen terme.
Ce difficile accès au logement contraint les ménages à faibles ressources à vivre dans des quartiers accessibles mais souvent dépréciés. De ce fait, ces populations continuent à se concentrer dans les mêmes territoires.
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Montée de la précarité énergétique
L’enquête logement 2006 de l’Insee identifiait près de 3,4 millions de ménages touchés par la précarité énergétique (soit 13 % des ménages en France et environ 7 à 8 millions de personnes), auxquels il faut ajouter 290 000 ménages ayant recours à des pratiques de restriction ou de privation de chauffage. La Fondation Abbé Pierre estime que ce sont plus de 3 380 000 ménages qui sont en situation de précarité énergétique.
Définitions :
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