22 NOVEMBRE 2012
Recadrage militant pour François Hollande
devant le siège du PS
REPORTAGE. Fini les bisous, on lance des Flambys. Mercredi 21 novembre au soir, plus de 400 militants se sont réunis rue de Solférino pour rappeler au président ses engagements pour le mariage des homos.
Le réveil militant. Vincent Peillon, le ministre de l'Education, disait hier aux «progressistes» de se «mobiliser au lieu de couiner». Hier en fin d'après-midi, devant le siège du PS parisien, les couinements résonnaient fort. Les «pédés gouines en colère» s'étaient rassemblés pour dénoncer la «liberté de conscience» proposée par le président de la République aux maires de France, qui pourrait leur permettre de refuser de marier un couple de même sexe. Pour les LGBT, c'en est trop: «Nous ne sommes pas un cas de conscience!»
«Il cautionne l'homophobie»
Et tant pis si, depuis, François Hollande a regretté d'avoir utilisé le terme de «liberté de conscience» et réaffirmé sa volonté de faire passer la loi. Pour Frédéric Navarro, coprésident d'Act Up-Paris, «Ce qui a été dit ne peut pas être complètement retiré. Cela montre au minimum un manque de fermeté, et face à la mobilisation homophobe en ce moment ce n'est pas tolérable.»
«Qui a voté pour vous?»
Le trottoir déborde, toute la rue est bloquée par les CRS. L'organisateur rappelle qu'il n'y a aucune autorisation préfectorale, et que même si les policiers sont tolérants, la colère ferait mieux de s'exprimer sur le trottoir. «Et ma liberté de conscience?» lui rétorquent les participants.
«Au moindre mot de travers, on sera là»
Une nouvelle génération de LGBT que les propos virulents et homophobes des anti-mariage ont convaincu: «Je ne me serais pas mobilisée si autant de voix, notamment religieuses, ne s’étaient pas levées contre le mariage pour tous dans notre république laïque» explique la jeune femme. Dans un discours puissant, Nicolas Martin (ci-dessous), l’organisateur du coup de gueule, menace: «On est là pour rappeler qu’au moindre mot de travers, on sera là. On veut transmettre le niveau de violence qu'on encaisse tous les jours depuis le début du débat, cette homophobie ordinaire insupportable de douleur.» «Plus jamais ça!» applaudissent en chœur les participants. «Homophobes, c’est la guerre, trans pédés gouines en colère!»