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EQUAL'INFOS - ASSO EQUALITY

07 JANVIER 2013 - TWEETS ANTI GAY - ENQUETE

Le 13/02/2013

07 JANVIER 2013 -

Tweets anti-gay: Twitter rencontrera

les associations de lutte contre l'homophobie

Les propos homophobes tenus sur Twitter pendant le week-end du 22 et 23 décembre 2012, ont vivement fait réagir. Alerté par les associations, le Ministère du droit des femmes devait poser les premières pierres du dialogue initialement prévu le 7 janvier dernier, mais la ministre a annoncé peu avant, le report de cette réunion à une date ultérieure, faute, précisément, d'une participation de Twitter pour ce 7 janvier.             

Noël, ce n'est pas que de l'amour... Les hashtags #SiMonFilsEstGay et #TesUnPd ont suscité une vive polémique ce week-end sur Twitter. De nombreux utilisateurs du réseau social ont dénoncé les multiples tweets homophobes permis par un mot-clé très rapidement classé dans les top tendances. Déjà, le parallèle avec la controverse autour des propos antisémites provoqués par «#unbonjuif» confirmait les failles du réseau social pour s'accorder avec la législation. Les associations montent au créneau, et comptent sur l'appui du gouvernement.

Le jour même, SOS homophobie renvoyait les message de haine vers le compte de Twitter, comme de nombreux utilisateurs choqués par les propos injurieux. Si une grande partie des messages ont été supprimés – impossible de savoir sous quelle impulsion, puisque Twitter, contacté par TÊTU, n'a pas répondu à nos messages –, on pouvait lire notamment «SiMonFilsEstGay, je l'encule à sec» ou encore « SiMonFilsEstGay je lui enfonce un cactus dans le trou de balle, je lui mets de l'essence dans les couilles et je jette un briquet dessus.»

L'appel aux pouvoirs publics

«SOS homophobie a dénoncé les tweets homophobes, mais engager des poursuites nécessite des moyens humains et financiers que nous n'avons pas» explique Elizabeth Ronzier, présidente de cette association. D'autres ont appelé Twitter à prendre ses responsabilités, comme la LGP Lyon, mais «on ne peut pas toujours compter uniquement sur les associations» estime-t-elle. «On attend des actions des pouvoirs publics!» Les injures homophobes sont interdites par la loi et passibles de six mois d'emprisonnement et 22.500 € d'amende.

Interpellés sur Twitter, Najat Vallaud Belkacem, ministre du droit des femmes en charge d'une mission contre l'homophobie, et le Parti Socialiste, n'ont pas tardé à réagir: «Ces propos ne sont pas seulement choquants et odieux, ils sont interdits par la loi", écrivent dans un communiqué les secrétaires nationaux du PS aux médias et aux questions de société, Philippe Buisson et Marc Coatanéa. «Nous demandons donc à Twitter de faire respecter la loi française sur son site.» La porte-parole du gouvernement a, elle, répondu directement sur le réseau social.

«Bastion de l'homophobie»

«On a commencé a travailler sur l'homophobie sur internet avec le cabinet de Najat Vallaud Belkacem» explique SOS homophobie. Au ministère, on l'assure, «les événements de ce week-end ne resteront pas sans réponse.» Les représentants de Twitter en France devraient rencontrer les principales associations de lutte contre l'homophobie le 7 janvier prochain, selon le cabinet de la ministre. L'assignation de Twitter en justice pourrait être une hypothèse, comme l'a fait l'Union des étudiants juifs de France pour le cas des tweets antisémite, afin d'obtenir l'identité des twittos incitant à la haine. Une identité qu'il est nécessaire de connaître pour Elizabeth Ronzier: « Ils doivent prendre conscience de leur responsabilité personnelle.» Si Twitter refuse de les réveler, les hors-la-loi resteront impunis.

Pour beaucoup, les twittos responsables semblaient être de jeunes ados. Un «révélateur de l'homophobie» pour l'équipe de l'association. Fabien est responsable de la ligne d'écoute, et depuis le début du débat, le téléphone ne cesse de sonner. «On a eu énormément d'appels et de mails suite à ces tweets. Ce Noël, les prises de position en faveur du mariage pour tous ont été responsables de beaucoup d'agressions dans les familles.» Autant que le racisme, l'antisémitisme, ou le sexisme, Twitter reflèterait un «bastion de l'homophobie qui se radicalise» selon Elizabeth Ronzier. L'audience des responsables du réseau social dans l'affaire des messages antisémites se tiendra le 8 janvier. D'ici là, l'attitude de Twitter aura peut-être changé…

Dans une tribune du «Monde», Najat Vallaud Belkacem condamne les propos homophobes tenus sur Twitter le week-end dernier. La ministre compte engager un dialogue avec le réseau social, pour prévenir les provocations à la haine qui y sont de plus en plus fréquentes.

«Un instrument de progrès, au service de l'échange des idées et de la concorde», voilà ce que doit être Twitter pour la ministre du Droit des Femmes. Dans une tribune publiée cet après-midi dans Le Monde, la porte-parole du gouvernement condamne fermement les dérapages homophobes du week-end dernier sur le réseau social, et souhaite voir l'entreprise agir pour que «les évènements malheureux que nous avons connus ces dernières semaines ne se reproduisent plus.» 

 

Incompatible avec les valeurs de la République

Il faut dire que depuis depuis deux mois, Twitter résonne des propos haineux. Certains tweets utilisant le hashtag #unbonjuif avaient déjà crée la polémique; #SiMonFilsEstGay et #SiMaFilleRamèneUnNoir ont fini de convaincre le gouvernement d'intervenir. «Ces actes sont réprimés par la loi, et le canal virtuel qu'ils ont emprunté ne rend pas moins punissable ceux qui les commettent» estime la Ministre, rappelant que « C'est l'honneur de la France que d'avoir inscrit dans le code pénal la répression des provocations à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne à raison de leur origine ou encore de leur orientation ou identité sexuelle.»

Bien consciente que Twitter soit utilisé dans plusieurs pays - avec des modalités d'exercice de la liberté d'expression différentes - Najat Vallaud Belkacem considère celle-ci comme une valeur précieuse mais qui «ne peut pas être impunément utilisée pour déverser, aux yeux de tous et sur quelques-uns, une charge haineuse aussi violente qu'inacceptable, aussi injuste et blessante qu'incompatible avec les valeurs fondamentales de la République.»

Le travail est engagé

Elle appelle donc Twitter à «trouver des solutions pour que des messages envoyés depuis notre territoire, dans notre langue, et à destination de nos concitoyens ne portent pas une atteinte manifeste aux principes que nous avons fixés», en accord avec le programme d'action du gouvernement contre l'homophobie. Confirmant qu'un travail commun serait mené avec l'entreprise et les responsables associatifs à partir de ce mois de janvier 2013, la porte-parole du gouvernement espère que Twitter pourra «examiner les conditions de mise en place de dispositifs concourant à la lutte contre les infractions (de ce type, ndlr) et pouvant prévenir la commission de tel délit ou en tout cas en alerter les administrateurs du réseau.»

Mais avant cela, «il doit être possible d'agir pour supprimer les tweets illicites» pour que «les dommages déjà causés à l'endroit des personnes homosexuelles ne perdurent pas ou ne causent pas de troubles supplémentaires auprès de jeunes gens attirés par la publicité de cette malheureuse histoire.» «J'ai bien conscience, termine-t-elle, que l'esprit de liberté est au cœur du fonctionnement du réseau social. Je pense pourtant possible, sans méconnaître les principes auxquels le réseau twitter est attaché, d'engager un dialogue pour examiner les mesures qui pourraient être prises afin que l'outil universel qu'est Twitter demeure un instrument de progrès et non un instrument de propagation de la haine raciste, xénophobe et homophobe que d'autres temps nous ont appris à craindre plus que tout.»

 

Après l’homophobie, l’antisémitisme !!

Après #unbonjuif, le mot-clé #siJetaisNazi suscite un large écho dans les méandres du réseau social.

Twitter véhicule de nouveaux messages antisémites sous le mot-clé #siJetaisNazi, dénonce dimanche l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), qui accuse le réseau social de refuser de mettre en place des "garde-fous" contre le racisme. Le sujet a figuré parmi les plus discutés (TT, "trending topic") samedi, avec une grande majorité de messages offusqués. Quelques-uns étaient toutefois clairement antisémites ("#siJetaisNazi j'aurais continué se que Hitler a commencé").

"Par son refus de mettre un place un dispositif de signalement opérant, Twitter offre un boulevard aux racistes et antisémites", regrette le président de l'UEJF, Jonathan Hayoun, dans un communiqué. Selon lui, "les garde-fous contre la haine semblent être devenus inexistants", et "ceux qui la distillent se sentent en totale impunité" sur le réseau social. En novembre, l'UEJF a assigné Twitter en justice pour le contraindre à lui communiquer les données permettant d'identifier les auteurs des messages antisémites. Les deux parties doivent se retrouver mardi devant le tribunal de grande instance de Paris.

 

Enquête ouverte

De son côté, le parquet de Paris a ouvert début novembre une enquête préliminaire après une plainte pour provocation à la haine raciale portant sur la diffusion de messages antisémites sur Twitter. L'enquête vise en particulier le ou les internautes qui ont mis en ligne, sous le mot-clé #unbonjuif, le tweet "Un bon juif est un juif mort". La ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé en décembre qu'elle allait travailler avec les associations et Twitter pour prévenir la prolifération des messages de haine sur le réseau social.

Les discussions, qui devaient commencer lundi, ont été reportées samedi à une date non précisée. La ministre doit toutefois s'entretenir mercredi par téléphone avec le vice-président de Twitter, Colin Crowell, chargé des politiques publiques de l'entreprise américaine.

Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée (notamment) du numérique doit échanger par téléphone, ce lundi 7 janvier, avec des représentants de Twitter, a-t-elle annoncé, et discuter avec eux de la diffusion, sur le réseau social, de messages ouvertement racistes, antisémites, ou homophobes.

Interrogée sur iTélé, après que l'UEJF a médiatisé, ce dimanche, la diffusion de nouveaux messages antisémites sur Twitter, Fleur Pellerin reconnaît, en préambule, que "Twitter n'a pas de représentant légal en France, [et que l'échange avec eux] est toujours un peu compliqué".

Par la suite elle annonce :

« Nous avons des échanges téléphoniques qui sont prévus aujourd'hui dans la journée avec des hauts responsables qui sont en charge des relations institutionnelles avec l'Europe.  

J'aurai, moi, personnellement, une conversation téléphonique avec la personne chargée de l'Europe pour Twitter, à 10 heures heure californienne. »

06 JANVIER 2013 - VIH/SIDA - NOUVEL ESPOIR DE VACCIN

Le 13/02/2013

06 JANVIER 2013 -

VIH / Sida : un nouvel espoir de vaccin

Des chercheurs espagnols viennent de publier les résultats d'une étude pilote portant sur une nouvelle forme de vaccination contre le VIH.

Ce vaccin constitue une avancée dans la lutte contre le sida car il permet d'éviter temporairement la prise de médicaments quotidienne, chère et toxique.  Crédit Reuters

C'est une nouvelle avancée dans la lutte contre le VIH : un vaccin permettant de bloquer temporairement la progression du virus chez les patients séropositifs a été développé par des médecins espagnols, rapporte une étude publiée dans la revue Science Translational Medicine. L'idée de ce vaccin est de stimuler le système immunitaire des personnes infectées pour qu’il combatte efficacement le virus. Cela permet ainsi aux patients d'éviter temporairement la prise de médicaments quotidienne et à vie, "qui cause des gênes en raison de possibles effets toxiques sur le long terme, ajouté à son coût économique élevé", indique un communiqué de l'hôpital Clinic de Barcelone à l'origine de la découverte.

Des essais ont été menés sur une quarantaine de patients qui ne prenaient plus leur traitement antirétroviral. Douze semaines après cet arrêt, "le vaccin est parvenu à contrôler temporairement la réplication du virus avec une réduction maximum de la charge virale de plus de 90 % par rapport à la charge initiale", explique le communiqué de l'hôpital.

Ces résultats iraient jusqu'à être similaires à la réponse obtenue avec les médicaments. Toutefois, ce vaccin seul ne permet de réduire la charge virale que pendant une durée maximum d'un an, période à l'issue de laquelle les patients doivent reprendre les médicaments antirétroviraux. "A l'avenir, il faudra améliorer le vaccin et le combiner avec d'autres vaccins thérapeutiques. Arriver jusque là nous a pris sept ans et dans les trois ou quatre années à venir, nous allons travailler dans cette direction", a assuré le chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Clinic, Josep Maria Gatell, qui a dirigé l'équipe.

 

Quelques chiffres :

- 34 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2011

- 150 000 personnes vivent avec le VIH en France

- 15 000 à 30 000 personnes seraient contaminées en France sans le savoir

- 1,7 million de personnes sont mortes du Sida en 2011

- 2,5 millions de personnes ont été contaminées par le VIH en 2011

 

03 JANVIER 2013 - LIBERATION DE PAROLE HOMOPHOBE

Le 13/02/2013

03 JANVIER 2013 -

Le débat sur le mariage pour tous

provoque une libération de la parole homophobe

Effet pervers, le débat autour du mariage pour tous a provoqué une «libération de la parole homophobe» très mal vécue par de nombreux homos, notamment les plus jeunes jetés dans la «détresse» par cette haine, selon les associations défense des homosexuels.

Selon les associations qui reçoivent des appels de victimes de l'homophobie sur leurs numéros d'écoute, le nombre d'appels reçus a explosé en fin d'année: SOS homophobie et Le Refuge en ont toutes les deux enregistré trois fois plus qu'un an plus tôt au mois de décembre. Des chiffres révélés au moment où Twitter vient de faire parler de lui pour des tweets très homophobes sous le mot-clé #sitonfilsestgay.

«Si chaque année, en décembre, nous assistons à une augmentation du nombre de témoignages, l'année 2012 aura été tristement exceptionnelle», dénonce Elisabeth Ronzier, présidente de SOS homophobie, évoquant le «désarroi, la souffrance et même la détresse» de nombreux homosexuels.

Homophobie latente

«Nous recevons beaucoup d'appels de jeunes de 16-17 ans, qui sont homosexuels mais qui n'ont rien dit à leur famille et n'ont jamais débattu de cela avec eux et qui soudain les entendent reprendre des propos injurieux à l'égard des homos. Quand ils nous appellent, ils sont complètement désemparés», renchérit Nicolas Noguier, président du Refuge.

Pour tous, cela ne démontre pas nécessairement une augmentation de l'homophobie mais plutôt la résurgence d'une homophobie latente de la société au moment où la France est sur le point de devenir le onzième pays à ouvrir le mariage aux personnes de même sexe. La première réforme sociétale du quinquennat de François Hollande sera en effet débattue au Parlement à partir du 29 janvier.

«Le pire ressort»

«Dans le climat actuel, la parole est plus décomplexée. Il me semble que les amalgames d'un certain nombre de politiques libèrent la parole homophobe et haineuse», estime Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter-LGBT, qui appelle les députés à modérer leur propos car «il ne s'agit pas de théorie politique, mais de la vie des gens».

La libération de la parole homophobe affecte particulièrement les plus jeunes qui vivent souvent leur homosexualité de façon beaucoup plus libre que leurs aînés. «Je pensais que la société avait vraiment évolué et là d'un seul coup sous couvert de débat démocratique, le pire ressort. Moi, qui ai toujours vécu très simplement mon homosexualité, là je suis choqué et je me sens attaqué pour ce que je suis tout simplement», raconte ainsi Quentin, 26 ans, sous couvert d'anonymat.

 

«C'est terrible pour les jeunes»

Pour les plus jeunes qui mettent en avant la question de l'égalité, la simple opposition au projet de loi est même vécue comme une violence, d'après les associations. «Les jeunes homos ne veulent plus renoncer comme leurs aînés à fonder une famille et du coup s'entendre dire que l'on est dangereux pour les enfants, que l'on est responsable de la déliquescence de la société, c'est terrible pour eux!», estime Elisabeth Ronzier.

Pour Nicolas Noguier, «le gouvernement n'avait pas conscience que la société française était encore aussi homophobe, il aurait fallu anticiper ce regain d'homophobie et faire de la sensibilisation auprès de l'opinion publique».

03 JANVIER 2013 - UN RESPONSABLE D'HES EST MENACE DE MORT

Le 13/02/2013

03 JANVIER 2013 -

Isère: Le responsable d'Homosexualités et socialisme

reçoit des menaces de mort

Le président isérois d'HES a reçu une lettre de menace, accompagnée d'une douille de 9mm, demandant le retrait du projet de loi sur l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. Une enquête est en cours.

 

Benjamin Rosmini, président d'Homosexualité et socialisme Isère lors de la manifestation du 16 décembre.


C'est une nouvelle ligne franchie par les opposants au projet de loi d'ouverture du mariage à tous les couples. Une enquête préliminaire pour «menaces de mort sous conditions» a été ouverte par le parquet de Grenoble le 8 novembre après la réception au siège local du PS d'une douille de 9 millimètres et d'une lettre de menaces réclamant le retrait du projet de loi sur le mariage pour tous.

«Une menace sérieuse»

Daté du 1er novembre, le courrier, «tapé à l'ordinateur et à la fin duquel a été scotché un étui de 9 millimètres», vise nommément Benjamin Rosmini, le président du groupe politique Homosexualité et socialisme (HES) Isère, a précisé le Parquet, confirmant une information du Dauphiné Libéré qui publie le texte du courrier.

«C'est une menace précise et sérieuse, explique Benjamin Rosmini. Au départ, on a préféré, sur conseil des autorités judiciaires, ne pas rendre la lettre publique. Nous avons un projet de loi à défendre, il ne me paraissait pas intéressant de communiquer sur ce sujet.» 

Erwann Binet dans le collimateur

«Si le projet de loi portant sur mariage et adoption n'est pas retiré, et nous savons que c'est un député local qui le fait, alors nous devons agir contre le chef de cette association socialiste qu'est HES», préviennent le ou les auteurs de lettre anonyme.

Le rapporteur du projet de loi, que l'Assemblée nationale doit examiner le 29 janvier, est effectivement le député socialiste isérois Erwann Binet. «Ne tachez pas de sang le PS local inutilement car la société française a des héritages qui vous dépassent», poursuivent les auteurs du message. 

L'appel au calme

Selon le parquet de Grenoble, aucune empreinte digitale exploitable n'a pu être relevée, mais des analyses ADN sont en cours pour tenter d'identifier le ou les auteurs du courrier. La fédération de l'Isère du Parti socialiste a porté plainte dès réception du courrier.

Faut-il voir dans ces menaces une dérive de la radicalisation du débat? « Depuis la présentation du projet, les responsables politiques et religieux utilisent des termes qui peuvent légitimer le combat extrêmiste, estime Benjamin Rosmini. J'aimerais que chacun garde son calme.» 

29 DECEMBRE 2012 - LE BUDGET 2013 EST ADOPTE

Le 13/02/2013

29 DECEMBRE 2012

Le Budget 2013 voté en deux parties

 

19 Decembre 2012 : le budget rectificatif 2012 définitivement adopté

Le Parlement a adopté définitivement mercredi 19 décembre, dans la soirée, le projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2012, qui entérine notamment les hausses des taux de TVA et le crédit d'impôt pour la croissance et l'emploi (CICE), mesure-phare du pacte de compétitivité.

Les groupes socialiste, radical de gauche et écologiste ont voté pour, même si certains de ses membres ont émis des doutes, ces derniers évoquant le risque que le CICE soit "la plus forte occasion manquée de la législature".

L'opposition UMP, R-UMP et UDI (centriste), ainsi que les élus du Front de gauche, ont voté contre après avoir dénoncé le crédit d'impôt de 20 milliards d'euros pour les entreprises et la modification des taux de TVA qui doit permettre de le financer.

Le Sénat, où la gauche dispose d'une majorité étroite, avait rejeté dans l'après-midi ce collectif budgétaire du fait du vote contre du Front de gauche. Mais l'Assemblée nationale, qui a constitutionnellement le dernier mot, a procédé mercredi soir à son adoption définitive.

 

TAXE SUR LES PLUS-VALUES IMMOBILIÈRES ÉLEVÉES

Ce troisième collectif budgétaire de l'année fixe le déficit pour 2012 à 86,17 milliards d'euros, soit 4,5 % du PIB, et maintient la prévision de croissance à 0,3 % pour l'année qui s'achève.

Le crédit d'impôt pour la croissance et l'emploi entrera en vigueur au 1er janvier et concernera toutes les entreprises employant du personnel salarié, ce crédit étant égal en 2013 à 4 % de la masse salariale brute pour les rémunérations inférieures ou égales à 2,5 smic, puis à 6 % en 2014.

Le texte, dans le but de financer pour moitié le CICE, prévoit de modifier les taux de TVA à compter du 1er janvier 2014, le taux réduit de 5,5 % étant ramené à 5 %, le taux intermédiaire étant porté de 7 à 10 % et le taux normal de 19,6 à 20 %.

Le gouvernement a introduit par voix d'amendements plusieurs dispositions, comme celle créant une taxe supplémentaire sur les plus-values immobilières élevées. Cette surtaxe, qui ne concerne pas les résidences principales, entrera en vigueur le 1er janvier prochain et s'appliquera à partir de 50 000 euros de plus-value.

 

"L'USINE À GAZ DU CRÉDIT D'IMPÔT"

Lors d'un bref et dernier débat à l'Assemblée, le rapporteur général du budget, Christian Eckert (PS), a souligné que pour la première fois depuis longtemps, "l'Etat aura moins dépensé que l'année précédente", avec 200 millions d'euros de dépenses en moins en 2012 qu'en 2011.

Pour l'UMP, Hervé Mariton a dénoncé "le choix du gouvernement de privilégier le durcissement et l'alourdissement de la fiscalité". Les multiples navettes qu'a subies le texte, a-t-il dit à la majorité, découlent "du désaveu qui vous a été infligé au Sénat". Ce budget rectificatif "poursuit l'exercice de navigation à vue qui est le vôtre depuis six mois", a lancé Jean-Pierre Vigier, s'exprimant au nom d'un groupe filloniste Rassemblement-UMP appelé à disparaître en janvier.

Le centriste Charles de Courson (UDI), l'un des orateurs les plus prolixes du marathon budgétaire, a ironisé sur "l'usine à gaz du crédit d'impôt", en dénonçant "l'absence de toute étude d'impact préalable".

Dans la majorité, le communiste Gaby Charroux a estimé que le texte "inaugure un changement de cap qui nous préoccupe et qui ne va pas dans le sens du changement attendu par nos concitoyens".

L'écologiste Eva Sas, tout en se félicitant d'amendements adoptés au cours des débats successifs, a déploré "l'absence de conditionnalité et de ciblage du crédit d'impôt" envers les entreprises.

L'Assemblée nationale doit encore voter définitivement jeudi le budget pour 2013, lui aussi rejeté par le Sénat.

77 sénateurs UMP ont saisi le Conseil constitutionnel sur la loi de finances rectificative pour 2012, suite à l’adoption de ce projet de loi. Ces sénateurs, dont le président du groupe Jean-Claude Gaudin, considèrent "notamment que le dispositif du crédit impôt compétitivité-emploi (CICE) porte atteinte au principe de sécurité juridique qui suppose qu'une disposition législative soit accessible et intelligible".

 

20 Decembre 2012 :Le projet de budget 2013 adopté par le Parlement

Le Parlement français a définitivement adopté, jeudi 20 décembre, le projet de loi de finances (PLF) pour 2013, l'Assemblée nationale ayant procédé à sa lecture définitive après le rejet du texte par le Sénat après l'abstention des élus du Front de gauche.

Le premier budget du quinquennat est donc adopté, l'Assemblée ayant constitutionnellement le dernier mot. Les groupes socialiste et des radicaux de gauche, qui à eux seuls forment une majorité absolue, ont voté pour, de même que les écologistes. Le groupe du Front de gauche s'est abstenu. Les groupes UMP, R-UMP et UDI (centriste) ont voté contre.

Le déficit, qui était de 61,635 milliards d'euros dans le texte initial, s'établit à 61,237 milliards, soit une réduction de 398 millions d'euros. Ce budget 2013 est basé sur une hypothèse de croissance de 0,8 % en 2013, jugée optimiste par de nombreux économistes.

Le gouvernement veut ramener le déficit public de 4,5 % du PIB fin 2012 à 3 % fin 2013 en relevant les impôts des entreprises de 10 milliards d'euros, ceux des particuliers de 10 milliards d'euros, et en réalisant 10 milliards d'euros d'économies l'an prochain.

 

CONTRIBUTION EXCEPTIONNELLE DE SOLIDARITÉ

Parmi les mesures phare figurent une contribution exceptionnelle de solidarité de 75 % sur la fraction de revenus d'activité professionnelle supérieure à un million d'euros et la création d'une tranche à 45 % de l'impôt sur le revenu. Le texte modifie le barème de l'impôt de solidarité sur la fortune en abrogeant les assouplissements votés par la précédente majorité, relevant ainsi les taux d'imposition des plus gros patrimoines.

Le gouvernement a obtenu le rejet d'un amendement du rapporteur général de la commission des finances, Christian Eckert (PS), qui visait à assujettir les œuvres d'art d'une valeur de plus de 50 000 euros à l'ISF. Il a aussi fait introduire des dispositions, comme une nouvelle hausse de la redevance télévision pour 2013, qui passera de 125 à 131 euros en métropole et de 80 à 85 euros en outre-mer, cette nouvelle hausse visant à compenser la diminution des dotations publiques à l'audiovisuel public l'an prochain.

De même, pour tenir compte des dépenses plus élevées que prévu de l'Union européenne, le gouvernement a fait adopter une disposition qui porte de 19,597 milliards à 20,435 milliards d'euros, soit une augmentation de 837,48 millions, le prélèvement opéré sur les recettes de l'Etat. Ce montant sera compensé par des économies réalisées dans différents ministères.

29 DECEMBRE 2012 - CENSURE DE LA TAXE A 75%

Le 13/02/2013

29 DECEMBRE 2012 –

Le Conseil constitutionnel censure la taxe à 75 %,

Matignon annonce un nouveau dispositif

Le Conseil constitutionnel a censuré, samedi 29 décembre, l'impôt de 75 % sur la tranche des revenus supérieurs à un million d'euros, une des mesures les plus emblématiques du président François Hollande durant la campagne présidentielle.

Saisi le 20 décembre par le groupe UMP de l'Assemblée, la Conseil constitutionnel a en effet jugé que cette disposition frappait les foyers fiscaux de façon inégale suivant la répartition des revenus entre les deux conjoints. Garants de la constitutionnalité des lois, les Sages n'ont donc pas visé le principe de la taxe, mais bien son mécanisme de calcul. La taxation est en effet "assise sur les revenus de chaque personne physique" alors que l'impôt sur le revenu est prélevé "par foyer". En conséquence, il a jugé qu'il y avait là "méconnaissance de l'égalité devant les charges publiques", selon le communiqué.

Avec cette taxation, un ménage, dont chaque membre percevrait un revenu de 900 000 euros, se trouverait exempté, tandis qu'un autre, dont un seul membre gagnerait 1,2 million d'euros et l'autre rien, devrait l'acquitter, ce qui constituerait à l'évidence une "rupture d'égalité au regard de la faculté contributive", a-t-on expliqué, à titre d'exemple, au Conseil. 

 

PROMESSE PHARE DE HOLLANDE

La taxe exceptionnelle de 75 %, appelée "contribution exceptionnelle de solidarité", devait s'appliquer pendant deux ans aux revenus d'activité excédant 1 million d'euros. Plus symbolique que fiscalement efficace, elle devait toucher environ 1 500 personnes qui devaient acquitter en moyenne 140 000 euros à ce titre. Elle constituait cependant un marqueur fort de la présidence de François Hollande. Très polémique, cette taxation exceptionnelle avait encore été très discutée récemment avec l'annonce de l'exil fiscal en Belgique du comédien Gérard Depardieu.

Peu de temps après cette annonce du Conseil constitutionnel, le gouvernement a indiqué qu'il proposerait un nouveau dispositif pour mettre en œuvre l'impôt exceptionnel. Il interviendra "dans le cadre de la prochaine loi de finances", selon un communiqué du premier ministre, et sera "conforme aux principes posés par la décision du Conseil constitutionnel".

Le premier ministre a fait valoir que les dispositions censurées ne remettaient "pas en cause les grandes lignes de l'équilibre budgétaire et de la trajectoire de redressement des comptes publics". Une source proche du gouvernement les a chiffrées à "moins de 500 millions d'euros" pour un budget 2013 de "300 milliards d'euros".

 

 D'AUTRES MESURES RETOQUÉES

Par ailleurs, les sages ont retoqué également les modalités de calcul du plafonnement de l'impôt sur la fortune (ISF), en particulier l'intégration des revenus ou bénéfices capitalisés, "que le contribuable n'a pas réalisés".

Le Conseil a aussi décidé de réduire l'avantage fiscal pour les investissements outre-mer. Alors qu'il était prévu de plafonner à 10 000 euros la plupart des avantages fiscaux des différentes niches fiscale, le budget 2013 comprenait un plafond majoré de 18 000 euros et 4 % du revenu imposable pour les investissements en outre-mer ou pour le financement en capital d'oeuvres cinématographiques. Le Conseil a estimé que ce système "permettait à certains contribuables de limiter la progressivité de l'impôt sur le revenu dans des conditions entraînant une rupture d'égalité devant les charges publiques. En conséquence, il a annulé "la fraction de l'avantage d'un montant égal à 4 % du revenu imposable".

Les membres du Conseil ont en outre décidé de supprimer le régime dérogatoire applicable aux successions sur les immeubles situés en Corse. Ce dispositif, ancien, conduisait, "sans motif légitime" pour le Conseil, à ce que la transmission d'immeubles soit exonérée de droits de succession.

 S'il a validé l'instauration d'une nouvelle tranche marginale à 45 % de l'impôt sur le revenu, le Conseil a considéré que pour les "retraites-chapeau" la taxation particulière à 75,04 % en 2012 et 75,34 % en 2013 était "confiscatoire" et a ramené la taxation à 68,34 %. S'agissant du budget 2012 rectifié, le Conseil l'a validé globalement avec son crédit d'impôt d'aide aux entreprises de 20 milliards d'euros.

2 semaines plus tard, Le gouvernement peine à définir les contours de la future taxe sur les revenus supérieurs à un million d'euros par an : Jérôme Cahuzac a évoqué dimanche 6 janvier une disposition "pérenne" tandis que Pierre Moscovici penchait pour "une taxation exceptionnelle, temporaire". Lors de la campagne présidentielle, François Hollande avait présenté cette super-taxation comme une décision temporaire.

Lors de ses voeux aux Français, le président avait annoncé que la contribution exceptionnelle de 75 % sur les hauts revenus censurée le 29 décembre par le Conseil constitutionnel serait réaménagée "dans le même esprit".

Les ministres de l'économie et du budget ont reçu mandat de définir une alternative, mais leurs interprétations divergent. Invité dimanche matin du "Grand Rendez-vous" Europe 1/i-télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France, le ministre délégué au budget, Jérôme Cahuzac, a affirmé que cette mesure serait incluse dans la loi de finances pour 2014, "au plus tard à l'automne".

Interrogé ultérieurement sur France Inter, Pierre Moscovici a évoqué le choix entre "plusieurs véhicules législatifs" ("Il peut y avoir autre chose qu'une loi de finances") et insisté sur le caractère "temporaire" de la taxe, là où Jérôme Cahuzac a parlé d'une possible mesure "pérenne".

"Ou bien ça peut rester temporaire - deux ans - comme la mesure censurée, ou ça peut être la mandature ou pourquoi pas ça peut être au-delà de la mandature et une mesure tout à fait pérenne", a déclaré le ministre délégué au budget, s'attirant les foudres du député UMP Laurent Wauquiez, qui lui a reproché dimanche de "persister dans son erreur".

L'idée sur la table est celle "d'une taxation exceptionnelle, temporaire, pour ceux qui ont des fortunes importantes", il faut "faire en sorte que cette contribution dure ce que dure la crise", a fait valoir pour sa part Pierre Moscovici. Une contradiction de fait entre les services de Bercy.

Interrogé sur les paramètres possibles de réaménagement (ajustement du taux, imposition des entreprises et non des personnes...), Pierre Moscovici est resté évasif : il faut faire "en sorte que certaines rémunérations, qui sont des rémunérations hors du commun, qui peuvent choquer, qui peuvent être assimilées à des hyper-inégalités, soient dissuadées ou bien qu'elles soient prises en compte dans le cadre de l'entreprise". "On a un peu de temps" pour trouver, a dit le ministre.

François Hollande s'était cru habile, au plus fort de sa campagne présidentielle, en proposant, tout à trac, de taxer à 75 % les plus hauts revenus. Belle trouvaille, croyait-il, de nature à mobiliser son camp, en renouant avec un imaginaire aussi vieux que la gauche : "Faire payer les riches !"

Quelques mois plus tard, cette mesure symbolique se révèle désastreuse. Contre-productive sur le plan économique, elle a braqué les chefs d'entreprise, y compris ceux qui sont loin d'avoir les revenus les plus élevés. Mal ficelée juridiquement, elle a été censurée par le Conseil constitutionnel, qui n'a même pas eu besoin de la juger "confiscatoire" pour l'annuler. Budgétairement, elle n'aurait assuré qu'un modeste rendement de 210 millions d'euros par an.

Politiquement enfin, elle est en passe de devenir pour M. Hollande ce que le bouclier fiscal avait été pour Nicolas Sarkozy : un boulet qu'il va traîner durant tout son quinquennat. C'est un vrai gâchis, confirmé depuis quelques jours par les atermoiements et les contradictions du pouvoir exécutif. Le 31 décembre, le chef de l'Etat évoque, d'un mot, son intention de "réaménager" cette taxe. Dimanche 6 janvier, le ministre délégué au budget, Jérôme Cahuzac, assure qu'il envisage de l'instaurer jusqu'en 2017, et non plus à titre exceptionnel pour deux ans, comme initialement prévu. Avant que le ministre de l'économie, Pierre Moscovici, ne le corrige en évoquant l'instauration de cet impôt "jusqu'à la fin de la crise". Sur un sujet aussi emblématique, une telle confusion est pour le moins singulière, pour ne pas dire ahurissante.

Ces cafouillages ne peuvent que dérouter les Français. Et faire douter de la volonté de l'exécutif de conduire le redressement du pays dans la justice, en particulier fiscale. Car le risque est désormais manifeste que le gouvernement, empêtré dans cette histoire, renvoie aux calendes la nécessaire remise à plat de la fiscalité.

Tout à la nécessité de faire rentrer le maximum de recettes supplémentaires pour redresser les comptes publics, le premier budget du quinquennat n'a pas tenu ses promesses. Il a réintroduit de la progressivité en créant une nouvelle tranche, à 45 %, de l'impôt sur le revenu ou en réformant l'impôt de solidarité sur la fortune. Mais beaucoup reste à faire.

La grande réforme fiscale promise par François Hollande se fait attendre. Or il est urgent de rendre notre système moins opaque, plus lisible et plus équitable, ce qui est une condition pour que les contribuables l'acceptent sans barguigner. A cet égard, le rapprochement de l'impôt sur le revenu et de la Contribution sociale généralisée, initialement annoncé par M. Hollande, s'impose.

Dans un monde ouvert, il faut aussi rendre la fiscalité plus compatible avec la compétitivité des entreprises françaises. Cela suppose d'admettre, dans un pays qui est le numéro deux mondial des prélèvements obligatoires, que les marges d'augmentation des impôts sont désormais limitées. Le bricolage auquel se livre le gouvernement pour trouver des recettes nouvelles ne peut durablement tenir lieu de politique.

22 DECEMBRE 2012 - ENJEUX ECONOMIQUES 2013 POUR HOLLANDE

Le 13/02/2013

22 DECEMBRE 2012 -

Une année 2013 lourde

d'enjeux économiques pour Hollande

2013 s'annonce comme une année test pour François Hollande et son gouvernement, qui devront prouver leur détermination à réformer le modèle économique français tout en menant un redressement historique des finances publiques dans un environnement de faible croissance et de hausse du chômage.

Depuis leur retour au pouvoir mi-2012, les socialistes ont voulu démontrer leur sérieux budgétaire au prix d'une forte hausse des prélèvements obligatoires, ce qui a contribué à épargner à la France une attaque sur les marchés financiers.

Les attentes se concentrent désormais sur les réformes "structurelles", comme l'amélioration du fonctionnement du marché du travail et la rationalisation en profondeur des dépenses de l'Etat, des collectivités et du système de protection sociale.

L'objectif est de redresser la compétitivité en berne de l'économie française, au moment où nombre de pays voisins se réforment sous la pression des marchés.

"La compétitivité est la clé de voûte, elle concentre toutes les questions, la crédibilité budgétaire est presque passée au deuxième plan", explique une source proche de l'Elysée.

Le gouvernement ne peut toutefois se permettre de dévier du cap du redressement budgétaire, avec comme horizon le retour à l'équilibre des finances publiques à la fin du quinquennat.

En attendant, l'OCDE, le FMI et la plupart des économistes jugent qu'il ne parviendra pas à ramener le déficit à 3% du PIB fin 2013, soit 1,5 point de moins qu'un an plus tôt, car l'objectif repose sur une hypothèse de croissance du PIB, 0,8%, qu'ils jugent trop optimiste.

Mais ils ajoutent qu'un dérapage limité ne sera pas sanctionné par les marchés si le gouvernement ne montre aucun signe de relâchement de sa discipline.

 

LE PLUS DUR RESTE À FAIRE

Malgré une croissance légèrement négative attendue au quatrième trimestre et la perte de sa note Aaa de l'agence Moody's, la France n'a jamais emprunté à si bon compte qu'en cette fin d'année 2012, ce qui lui permet de remplacer ses dettes anciennes par de nouveaux titres moins coûteux.

Mais le plus dur reste à faire pour le gouvernement qui est attendu sur des chantiers d'ampleur : l'amélioration du fonctionnement du marché travail à partir d'un accord espéré en janvier entre les partenaires sociaux, l'examen des politiques publiques pour les rendre plus efficientes à moindre coût et la réforme du financement de la protection sociale.

"Ce sont des réponses aux questions que tout le monde se pose", estime Philippe Gudin de Vallerin, chef économiste Europe de la banque britannique Barclays.

"Les marchés jugeront sur pièces en fonction des résultats", ajoute-t-il. Pour lui, le premier obstacle important sera la réforme du marché du travail, un point mentionné de longue date par les organisations comme le FMI ou l'OCDE mais qui prend aujourd'hui un caractère plus pressant.

Dernière agence à lui accorder la note maximale AAA, mais avec une perspective négative, Fitch a indiqué qu'elle faisait de ce dossier le test de la volonté du gouvernement de mener à bien des réformes structurelles pour améliorer la compétitivité de l'économie française.

Dans ce contexte, le pacte de compétitivité annoncé en novembre, qui doit se traduire par 20 milliards d'euros de crédit d'impôt (CICE) pour les entreprises, a été bien accueilli, même si le chef économiste de la banque centrale européenne, Peter Praet, a regretté que la moitié du montant soit financé par une hausse de la fiscalité.

 

UN PARI OSÉ SUR LE CHÔMAGE

Les 10 milliards d'économies nécessaires pour le reste, en plus des 50 milliards déjà prévus sur l'ensemble du quinquennat, ont imposé au gouvernement d'examiner rapidement le périmètre de l'action publique.

La Map (modernisation de l'action publique), dont le chantier vient d'être lancé, sera l'outil privilégié pour trouver les économies supplémentaires, qui risquent d'être plus importantes que prévu si la croissance n'est pas au rendez-vous.

"Le gouvernement a fait un gros effort en termes d'austérité mais aussi le plus facile, en levant des impôts", souligne Michel Martinez, économiste France à la Société générale.

"Le changement de tonalité, sur le meilleur environnement à donner aux entreprises, ne convaincra définitivement les intéressées qu'à partir du moment où la boucle sera bouclée. Augmenter les prélèvements sur les entreprises serait un message à 180% par rapport au CICE", dit-il.

L'exercice s'annonce d'autant plus délicat qu'il sera lancé sur fond de poursuite de la hausse du nombre de demandeurs d'emploi, qui pèse sur la confiance des ménages.

François Hollande s'est fixé comme objectif d'inverser la courbe du chômage d'ici fin 2013, un objectif que le ministre du Travail, Michel Sapin, a lui-même qualifié d'ambitieux, et le risque est grand qu'il soit démenti par les faits.

"Le chômage devrait accélérer fortement au premier semestre", prédit Michel Martinez. "La France restera dans une période d'austérité budgétaire et la reprise ne sera pas suffisante fin 2013 et début 2014 pour en infléchir la courbe".

21 DECEMBRE 2012 - PAS DE FIN DU MONDE - GROS DOSSIER

Le 13/02/2013

21 DECEMBRE 2012 -

LA FIN DU MONDE N'A PAS EU LIEU

 

Quels scénarios sont envisagés pour le 21 décembre 2012 ?

Certains y croient dur comme fer : la fin du monde tomberait ce 21 décembre 2012. Mais plusieurs théories concurrentes s'affrontent sur la cause de cette apocalypse. Astéroïde, tsunami, trou noir ? A chacun son idée.

Un astéroïde qui frapperait la Terre, déclenchant la fin du monde ? La Nasa a confirmé que l'astéroïde "4179 Toutatis" pourrait un jour entrer en collision avec notre planète... mais certainement pas ce vendredi 21 décembre 2012. Plutôt d'ici 400 ans, au moins. Quoi qu'il en soit, plusieurs théories s'affrontent sur le scénario de la fin du monde que certains annoncent pour cette semaine. Outre l'idée de l'astéroïde, quelques prophètes de l'apocalypse ont évoqué un possible tremblement de terre qui déclencherait un tsunami dévastateur. Un événement imprévisible qui a la cote chez ceux qui croient à une imminente fin des temps.

Outre un astéroïde ou un tsunami, certains imaginent la fin du monde à travers une éruption volcanique. Mais les centres de surveillance des volcans à travers le monde n'ont, pour l'heure, rien enregistré de particulier. Pour d'autres, les catastrophes naturelles "habituelles" pourraient ne pas être la cause : un trou noir ? Une inversion du champ magnétique terrestre ? Un mauvais alignement des planètes ? Sur Internet, les théories les plus farfelues s'affrontent. Dans le film catastrophe "2012", un dérèglement climatique, lié à une modification de l'activité solaire, était avancé comme cause de l'apocalypse. Heureusement, certains s'en sortent à la fin.

Le calendrier maya, qui est censé annoncer la fin du monde pour ce 21 décembre 2012, ne lève évidemment pas le voile sur la cause de cette apocalypse.

 

21 décembre 2012 : à quelle heure la fin du monde est-elle prévue ?

Pour certains théoriciens de l'apocalypse, la fin du monde c'est pour ce vendredi 21 décembre 2012. Si les Mayas n'avaient pas prédit cette fin du monde mais plutôt la fin d'une ère, la légende a la peau dure. Mais à quelle heure est-elle alors prévue ? A la base, le calendrier Maya en question s'arrête le 21 décembre 2012, soit le jour le plus court de l'année. S'il s'agit de l'heure du solstice d'hiver, la fin du monde doit tomber à 11h11 (heure GMT), soit 12h11 en France. C'est à cet horaire précis que débute l'hiver.

Mais pour certains théoriciens, la fin du monde tomberait plutôt à 0h32, heure française. A quoi correspond cet horaire ? Il s'agit du moment où le soleil doit se coucher sur les territoires Mayas, au Mexique, ce 21 décembre 2012. C'est en tout cas ce qu'avance Luc Mary, auteur de l'ouvrage "Le Mythe de la fin du monde", paru en 2009, et dont les propos sont rapportés sur le site Slate.fr. Dans ce cas, la fin du monde tomberait en fait... le 22 décembre 2012 en France, soit ce samedi au lieu de ce vendredi.

Certaines marques n'ont pas hésité à faire un peu de communication autour de ces théories de la fin du monde, allant jusqu'à distribuer des comptes à rebours en vue de cette apocalypse supposée. C'est par exemple la cas de l'enseigne Novotel. La marque a programmé sa petite horloge pour minuit, dans la nuit du vendredi 21 décembre au samedi 22 décembre.

 

21 décembre 2012 : la fin du monde a déjà eu lieu 182 fois

L'annonce de la fin du monde prévue le 21 décembre ne sera pas la première de l'histoire. Et la prochaine apocalypse est pour le 10 avril 2014...

La fin du monde est donc pour très bientôt. Cette fois-ci, l'apocalypse est programmée au 21 décembre 2012, mais ce n'est pas la première date associée à la fin des temps. Les légendes l'annonçant sont même légion dans l'Histoire. On retrouve ce mythe de la destruction de l'humanité dans l'immense majorité des textes sacrés, souvent associé à celui du jugement dernier : dans la Bible, le Coran, la Torah, la mythologie scandinave, le bouddhisme... et dans les légendes et folklores païens également.

Pourtant, ce sont les religions monothéistes qui font de la fin des temps un marqueur profond de l'avenir de l'humanité, d'autant qu'un âge d'or est souvent au programme après la destruction de la vie terrestre. Cependant, les textes sacrés n'annoncent pas précisément une date de la fin du monde : les prédictions s'établissent sur l'interprétation d'écrits, ou de signes reconnus par des prophètes auto-déclarés. Au total, depuis la chute de l'Empire Romain, la fin des temps a déjà été annoncée 182 fois selon le calcul de Luc Mary, auteur de "Mythe de la fin du monde, de l'Antiquité à 2012". La dernière prédiction faisait référence à la supposée création d'un trou noir émergeant de l'accélérateur de particules du Centre européen de physique nucléaire (Cern).

Si l'on survit au 21 décembre 2012, la fin du monde sera de nouveau annoncée pour le 10 avril 2014, jour pendant lequel le diable viendra sur Terre, selon les adeptes de la Kabbale.

 

Mais qui croit vraiment à la fin du monde ?

Les Mayas ne l'ont pourtant pas prédite. Mais la date du 21 décembre 2012 comme fin du monde est une certitude pour certains.

Jay et Holly Blevins, et leurs enfants, sont prêts à faire face à la fin du monde (voir vidéo ci-dessous). Bunker, planches prédécoupées pour couvrir les fenêtres, provisions pour un mois stockées au sous-sol, une dizaine d'armes à feu... Leur domicile dans l'Etat de Virginie, aux Etats-Unis, dispose de tout le nécessaire pour affronter la fin du monde, si elle survient ce 21 décembre 2012. Des dispositions qu'a aussi prises Patrick Troy, un ancien militaire américain, qui va jusqu'à former ses voisins afin qu'ils soient prêts si une grande catastrophe survient. Mais, pour eux, le 21 décembre 2012 n'est pas forcément LA date fatidique. Ces survivalistes se préparent pour une éventuelle chute du gouvernement, mais aussi pour une catastrophe naturelle ou encore une attaque terroriste, dont ils ne fixent pas forcément la date. L'essentiel étant d'être prêt. Depuis le 11 septembre, le survivalisme intéresserait de plus en plus d'Américains, une pratique encore renforcée par les passages de l'ouragan Katrina ou la tempête Sandy sur le territoire des Etats-Unis.

Si ces survivalistes ne datent pas forcément la fin du monde ce 21 décembre 2012, date qui n'est d'ailleurs pas celle de la fin du monde pour les Mayas, des sectes millénaristes ou sectes apocalyptiques pourraient faire parler d'elles cette semaine. Régulièrement au fil des ans, ces organisations font la une pour s'être préparées à l'apocalypse. Ainsi, comme le rapporte Le Télégramme, deux sectes millénaristes avaient déjà sévi dans l'ouest de la France sur les dernières décennies. Un adepte de l'une de ces sectes, qui prévoyait la fin du monde le 24 octobre 2002, s'était suicidé.

 

Fin du monde : Pourquoi c'est impossible

La fin du monde, prévue le 21 décembre 2012, a-t-elle une chance de se réaliser ? A quelques heures de l'apocalypse annoncée, bon nombre de Terriens cherchent à en savoir plus sur ce qui pourrait vraiment se passer vendredi, soit pour se rassurer, soit pour finir en beauté avant que le ciel ne nous tombe sur la tête. Les scientifiques se sont donc sentis obligés de faire le point sur cette rumeur de cataclysme mondial qui a pris des proportions de plus en plus importantes ces derniers mois.

Pour calmer les peurs les plus primaires, la NASA a créé un site Internet de questions/réponses dédié aux personnes qui s'interrogent sur ce qui se passera le 21 décembre 2012. L'agence américaine a aussi réalisé une vidéo, dont la diffusion est programmée pour le 22 décembre, mais déjà disponible ici, expliquant pourquoi "il ne s'est rien passé hier". Parmi les éléments prouvant que la fin du monde n'aura pas lieu le 21 décembre 2012, l'agence explique que la majorité des "scientifiques crédibles" ne voit aucune menace pour l'année 2012 et que "notre planète a déjà traversé 4 milliards d'années sans trop d'encombres". La NASA bat aussi en brêche la théorie de plus en plus véhiculée d'un alignement des planètes dangereux pour notre survie. "Aucun alignement de planètes n'est prévu dans les prochaines décennies et même si un alignement devait se produire, son effet sur la Terre serait négligeable", expliquent ses scientifiques. Chaque année en décembre, la Terre et le soleil s'alignent avec le centre approximatif de la Voie Lactée, mais c'est un événement courant et sans conséquence. Par ailleurs, des alignements "majeurs" ont déjà eu lieu en 1962, 1982 et 2000 sans avoir provoqué de catastrophe.

Toutes les théories pseudo-scientifiques démenties

Autre théorie de l'apocalypse combattue par la NASA : celle d'une planète naine "brune", appelée Nibiru, Planète X ou Eris, qui s'approcherait de la Terre et la menacerait de destructions massives. Et cette fois les scientifiques américains le disent sans détour : il s'agit d'un "canular sur Internet". "Si Nibiru ou planète X était réelle et se dirigeait vers la Terre pour un impact en 2012, les astronomes auraient déjà pu suivre sa trajectoire pendant au moins une dizaine d'années et elle serait visible à l'œil nu aujourd'hui. De toute évidence, elle n'existe pas", expliquent-ils. Eris quant à elle est une planète bien réelle, "mais c'est une planète naine semblable à Pluton qui restera dans le système solaire externe".

La théorie du "déplacement polaire" fait aussi partie des théories démontées par l'agence spatiale américaine. Une rotation de la surface de la Terre de 180 degrés autour du noyau est évoquée. Celle-ci est "impossible" selon la NASA. "Il y a des mouvements lents des continents", mais ceux-ci ne peuvent pas se déplacer aussi vite. La "polarité magnétique de la Terre", amenant à des perturbations fatales du champ magnétique terrestre, est elle aussi une prédiction farfelue. Une inversion magnétique aurait effectivement lieu tous les 400 000 ans en moyenne, mais encore une fois, "sans aucun dommage sur Terre".

Enfin, les théories annonçant une météorite, une tempête solaire géante, des radiations solaires destructrices ou un impact avec une planète fantôme ne sont que des balivernes dénoncées par la NASA. Celle-ci dispose d'un programme (l'Enquête Spaceguard) pour détecter les astéroïdes longtemps avant qu'ils ne s'approchent de la Terre. De nombreuses comètes et astéroïdes ont déjà touché la planète, mais il a été déterminé qu'aucun risque de collision importante n'est envisagé dans les prochains mois. Le dernier impact important en date remonte à 65 millions d'années et il a conduit à l'extinction des dinosaures.

Un astéroïde de 5 km de large a été détecté par la Nasa. Baptisé "4179 Toutatis" par l'agence, il pourrait effectivement atteindre, à terme, la planète Terre. Mais le choc entre ce gros caillou, observé depuis des années par les experts, et notre planète n'est envisageable que dans environ 400 ans selon les scientifiques. Toutatis a déjà "frôlé" la Terre en ce mois de décembre expliquent-ils, mais en passant à 7 millions de kilomètres de celle-ci ! De quoi rester serein...

Côté solaire, la NASA précise que l'activité solaire a un cycle régulier, avec des pics environ tous les 11 ans. Lors de ces pics d'activité, des éruptions solaires peuvent provoquer, "au pire", une interruption des communications par satellite, mais il n'y a pas de risque particulier associé à 2012. Le cycle solaire 2012-2014 est prévu pour être un cycle "moyen", sans différence notable avec les cycles précédents dans l'histoire.

Les scientifiques américains ne sont pas les seuls à faire acte de pédagogie. En France, le CNRS a mis une vidéo en ligne pour lever le voile sur les amalgames diffusés depuis des mois sur la prétendue fin du monde annoncée par les Mayas.

Le seul événement scientifique majeur que la planète Terre connaîtra le 21 décembre a lieu tous les ans et s'appelle le solstice d'hiver dans l'hémisphère nord, ou solstice d'été dans l'hémisphère sud. A cette date, la planète connaîtra son jour le plus long (hémisphère sud) et son jour le plus court (hémisphère nord).

Une incroyable prédiction maya

Les croyances imaginant une apocalypse fin décembre 2012 se fondent sur une soi-disant prédiction maya, extrapolée à partir de quelques informations gravées sur une stèle, située à El Tortuguero, au Mexique, qui laissent présager que décembre 2012 correspond à la fin d'un cycle. Mais en réalité, les mayas n'ont jamais annoncé la fin du monde, c'est d'ailleurs un concept tout à fait étranger à leur cosmovision.

De surcroît, la civilisation maya, considérée par les scientifiques actuels comme experte en astrologie, s'appuyait sur un système de comptage des années infini. D'ailleurs, les connaisseurs de cette civilisation savent que certaines stèles de calendriers mayas, retrouvées en Amérique latine, vont bien au-delà de l'an 4000. Cette rumeur n'est en fait qu'une énième prédiction annonçant l'apocalypse, s'inscrivant dans une très longue tradition de légendes annonçant la fin du monde.

Aussi, ce n'est pas la première fois qu'est prédite la fin des temps. C'est même une rengaine de l'histoire de l'humanité, qui se manifeste dans les théories païennes, les théories du complot ou encore dans les textes sacrés depuis des millénaires. On parle ainsi d'"eschatologie" lorsqu'on étudie tout ce qui se réfère aux discours sur la fin du monde. Philosophiquement, la portée de ces discours est essentielle dans de nombreuses pensées religieuses. On retrouve ainsi l'idée de fin de temps et de jugement dernier dans la Bible, le Coran, la mythologie nordique, les textes bouddhistes et dans de nombreuses pensées polythéistes. Mais aucune date n'est annoncée dans les livres sacrés, seules les interprétations de certains prophètes de malheur rendent crédible, aux yeux de certains, la venue prochaine de la fin des temps.

Au total, les prédictions annonçant l'Apocalypse sont si nombreuses qu'il est difficile d'avancer un chiffre précis, mais on peut sérieusement penser que la fin du monde a été prévue dans l'Histoire au moins 180 fois. Rien que depuis le 1er janvier 2000, on recense au moins 12 fins du monde, provoquées soit par une catastrophe nucléaire globale, soit par des changements climatiques, un choc entre planètes, ou encore la formation d'un trou noir sur Terre.

Peurs paniques à travers le monde

Quoi qu'il en soit, l'annonce d'un cataclysme mondial pour le 21 décembre 2012 provoque les peurs et les réactions les plus irrationnelles chez certaines personnes (voir vidéo en bas de cette page). En Russie, la panique a commencé à se faire sentir au sein d'une partie de la population, à tel point que le ministre des Situations d'urgence, Vladimir Puchkov, a dû créer une hotline, invitant toutes les personnes inquiètes à téléphoner pour se renseigner sur le 21 décembre. C'est le journal "Le Guardian" qui rapporte les faits, précisant que des prêtres et des psychiatres ont été appelés par les pouvoirs publics à rassurer leurs concitoyens.

En France, le petit village de Bugarach dans l'Aude sera probablement pris d'assaut par des centaines - peut-être plus - de personnes convaincues que cet endroit du monde sera préservé le 21 décembre. Depuis des semaines, des sites Internet présentent le site naturel du Pic Bugarach comme disposant des atouts "cosmiques" nécessaires à sa préservation, de quoi amener sur place les illuminés de toute la planète... Pour anticiper le coup, la préfecture a d'ores et déjà mis en place un dispositif de sécurité avec forces de l'ordre et cellule médico-psychologique.

Aux Etats-Unis, les "survivalistes", ces personnes qui équipent leur domicile d'arsenal et de tonnes de nourriture industrielle, sont de plus en plus nombreux. La NASA a donc dû faire taire les rumeurs, face aux montées des inquiétudes, notamment auprès des adolescents américains. "J'ai reçu des lettres de jeunes qui disent qu'ils envisagent le suicide et quelques-unes des mères qui disent prévoir de tuer leurs enfants" raconte ainsi David Morrison, un astrophysicien de l'agence spatiale américaine, qui répète que "rien n'est vrai, ce n'est qu'un fantasme fabriqué".

Fin du monde : les Mayas ne l'ont jamais prédite

De films en articles de presse, la date du 21 décembre 2012 ne cesse depuis des mois de faire parler. C'est à cette date que les Mayas auraient fixé la fin du monde selon plusieurs experts. Holywood en a fait un film catastrophe, "2012", tiré d'un best-seller l'année dernière. Plusieurs autres livres ont été publiés depuis et les articles de presse s'amoncellent à mesure que l'heure fatidique approche. Il faut dire que les Mayas, membres d'une grande civilisation d'Amérique centrale, réputée pour ses pyramides érigées au beau milieu de la jungle, sont aussi connus comme de grands astrologues. Leur calendrier, extrêmement complexe pour l'époque (leur apogée est située entre 500 et 800 après JC), a fasciné des générations de scientifiques jusqu'à aujourd'hui.

Pourtant, beaucoup aujourd'hui considèrent que les Mayas n'ont jamais prédit la fin du monde le 21 décembre prochain. La preuve ? Un expert mexicain aurait découvert sur des stèles un calendrier maya allant au-delà de l'an 4000. L'historien Erik Velasquez affirme en effet qu'une stèle de Palenque, dans le sud-est du Mexique, fixe l'anniversaire d'un de ses dirigeants à une date correspondant à l'année 4 772 du calendrier romain. Il a déjà expliqué à l'AFP que les Mayas n'envisageaient d'ailleurs pas l'idée même de fin du monde. Leur système de comptage des années se révélait en effet infini. Toujours selon ce spécialiste de la civilisation maya, c'est la religion et la culture judéo-chrétiennes qui auraient introduit une vision "finie" du monde, des milliers d'années après les Mayas.

Alors d'où sort la date du 21 décembre 2012 si ce n'est pas de l'imagination débridée des scientifiques ? Selon Erik Velasquez, seule une pierre gravée, située à Torguero, pourrait laisser penser que 2012 correspond à la fin du calendrier maya. Mais plusieurs historiens affirment que les Mayas voyaient plutôt en cette date inscrite dans le marbre la fin d'une ère ou d'un cycle. Le calendrier, élaboré il y a plus de 3000 ans, fonctionne en effet par segments. La date du 21 décembre 2012 correspondrait donc, non pas à la fin du monde, mais plutôt à la fin du 13e de ces cycles, que les scientifiques appellent "baak t'uunes".

De la destruction du temple de Jérusalem en 70 chez les juifs à la peur du bug de l'an 2000 en passant par la fameuse "peur de l'an mille" chez les chrétiens, de nombreuses théories de la fin du monde, ou à défaut de nombreuses prédictions cataclysmiques, ont traversé les âges. Sans jamais se vérifier dans les faits. On respire.